Exposition Bugatti

Cette exposition initialement prévue pour 2020 a été repoussée par deux fois à cause des conditions sanitaires dû au Covid. Cette année, enfin Histoire et Patrimoine a pu montrer cette exposition dans la Salle des fêtes du 10 au 15 mai 2022 avec un temps très fort le samedi 14 avec son inauguration. Dix-huit autos Bugatti en présentation sur l’esplanade entre la Salle ses fêtes et le Cosec grâce à Frédéric Novo, spécialise restauration Bugatti qui nous a apporté ce jour-là 10 autos de course. Présentées par années de fabrication, la plus ancienne datant de 1910, toutes en état de marche. Pour compléter ce magnifique plateau, plusieurs propriétaires sont venus avec leurs automobiles dont une unique au monde, une Type 57 carrossée spécialement pour le Prince du Lichtenstein a fait l’admiration des visiteurs.

Dans la salle, trois magnifiques véhicules datant de 1926 incitaient le visiteur à pénétrer pour découvrir le parcourt de l’exposition représenté par 48 panneaux détaillants en six thèmes la vie et l’œuvre d’Ettore Bugatti et la passion de la famille Novo pour Bugatti depuis 3 générations.

En 25 panneaux, l’évolution de ses constructions automobiles. Les textes sont illustrés par des photos montrant à la fois les bolides de course et les autos de route aux carrosseries élégantes jusqu’à la « Royale » son cheval d’orgueil pouvant emporter dans un silence et un confort inégalé ses passagers à 200 Km/h. Cette voiture exceptionnelle est arrivée à une période troublée 1936, il n’en aura vendu 6 dans le monde entier ce qui failli mettre en péril l’entreprise.  Des moteurs avaient été fabriqués en avance mais pas de débouché. heureusement, les compagnies ferroviaires lancent des appels d’offres pour des autorails, aussitôt il se lance dans la construction de véhicules ferroviaires ultra modernes, ultra légers, ultra rapides et ultra confortables. Equipés de 2 moteurs de 200ch de la Royale et même de 4 moteurs pour certains modèles. Ces autorails sont dans la même lignée que ses autos, puissance et légèreté, la carrosserie était en aluminium pour limiter le poids et sa forme très profilé lui assurant un minimum de résistance à l’air. Avec ces engins, il a battu de nombreux records de vitesse (196 Km/h) sur les voix ordinaires, bref le TGV de l’époque ! Une anecdote intéressante, il n’y avait pas de liaison ferrée entre l’usine de Molsheim et le réseau ferré le plus proche, il fit construire une voix transportable et la déplaçait au fur et à mesure de l’usine au réseau ferré en traversant le village.

En 1939, son fils Jean se tue lors d’essais, ce fût un des plus grands drames de sa vie. Puis c’est au tour de son épouse de décéder. En 1945 l’usine de Molsheim lui est restituée, mais le cœur n’y est plus. Une nouvelle gamme de modèles est proposée mais le public ne répond pas; Ettore Bugatti meurt en 1947. Les activités automobiles s’arrêtent en 1953. L’entreprise dirigée alors par Roland Bugatti travaille pour diverses entreprises dont la SNECMA.

Un hommage tout particulier à la famille Novo qui vie Bugatti depuis 3 générations. En effet, le grand père Henri Novo a été subjugué par le son d’une Bugatti qui passait dans une rue à Paris, à 14 ans il embaucha dans le garage Teillac qui entretenait des Bugatti. Il était un excellent mécanicien. Après la seconde guerre, les Bugatti ne valaient plus rien, avec son fils Jean, en fouillant dans un tas de ferraille sur la zone, il découvre une roue à rayons et trouve une Bugatti en piteux état, il la rachète et dit à son fils « remets » cette voiture en état et elle sera à toi» Jean a 16 ans, il se met au travail guidé par son père et remet la voiture en état, depuis c’est sa voiture qu’il a toujours. Avec son père ils ont beaucoup travaillé à la restauration des Bugattis. Ils ont déménagé le garage de Vitry à Marolles en 1968. Frédéric se destinait à une autre carrière, mais le démon Bugatti l’a pris et il perpétue la tradition familiale avec le respect du travail bien fait.

Nous avons été honorés de la présence de Monsieur Joubert accompagné de plusieurs membres du conseil municipal ainsi que du conseil municipal des enfants. Le Président du club Bugatti France, Monsieur Graignic ainsi que le secrétaire du club Monsieur Comte, nous avons noté la présence de M. Delahaye, Sénateur et Vice-Président du Sénat, de M. Robert Panhard, Président de l’automobile Club de France ainsi que des Maires des communes voisines et des représentants d’associations marollaises. Le Parisien et le Républicain ont fait un reportage sur l’exposition.

Compte-rendu écrit par  Jean-Pierre Clavier.